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Acte III, Scène I
Puck et Obéron.
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PUCK: — Ma maîtresse est amoureuse d’un monstre. — Tandis qu’elle prenait — son heure de sommeil — auprès de son berceau discret et consacré, — une troupe de paillasses, d’artisans grossiers, — qui travaillent pour du pain dans les échoppes d’Athènes, — se sont réunis pour répéter une pièce — qui doit être jouée le jour des noces du grand Thésée. — Le niais le plus épais de cette stupide bande, — lequel jouait Pyrame, a quitté la scène — pendant la représentation et est entré dans un taillis ; — je l’ai surpris à ce moment favorable, — et lui ai fixé sur le chef une tête d’âne. — Alors, comme il fallait donner la réplique à sa Thisbé, — mon saltimbanque reparaît. Quand les autres l’aperçoivent, — figurez-vous des oies sauvages voyant ramper l’oiseleur, — ou une troupe de choucas à tête rousse, — qui, au bout du mousquet, s’envolent en croassant, — se dispersent et balaient follement le ciel ; — c’est ainsi qu’à sa vue tous ses camarades se sauvent ; — je trépigne, et tous de tomber les uns sur les autres, — et de crier au meurtre, et d’appeler Athènes au secours. — Leur raison si faible, égarée par une frayeur si forte, — a tourné contre eux les êtres inanimés. — Les épines et les ronces accrochent leurs vêtements, — aux uns, leurs manches, aux autres, leur chapeau : ils laissent partout leurs dépouilles. — Je les ai emmenés, éperdus d’épouvante, — et j’ai laissé sur place le tendre Pyrame métamorphosé. — C’est à ce moment, le hasard ainsi l’a voulu, — que Titania s’est éveillée et s’est aussitôt amourachée d’un âne.