IMOGEN in «Cymbeline» II.

Acte III, Scène IV 

Imogéne et Pisanio.

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IMOGÈNE: Mais quoi ! il faut que je meure ; — et si ce n’est pas de ta main, tu — désobéis à ton maître. Contre le suicide — il existe une prohibition tellement divine — qu’elle effarouche ma faible main. Allons, voici mon cœur ! — Je sens quelque chose dessus… (Elle ouvre son corsage et en tire des papiers.) Attends, attends, je ne veux aucune défense ; — je suis docile comme ton fourreau… Que vois-je ? — Les lettres du royal Léonatus ! — Autant d’écrits hérétiques ! Loin, loin de moi, — corrupteurs de ma foi ! vous ne servirez plus — de cuirasse à mon cœur ! Ainsi de pauvres dupes peuvent être trompées par de faux prêtres ; mais bien que ceux qui sont trahis — souffrent cruellement de la trahison, il arrive aussi que les traîtres — subissent un supplice plus grand. (Elle déchire les papiers et les jette au vent.) Et toi, Posthumus, toi qui as soulevé — ma désobéissance contre le roi mon père, — et qui m’as fait dédaigner les hommages — des princes, mes égaux, tu découvriras plus tard — que ce n’était pas là un acte de vulgaire occurrence, mais — un rare sacrifice ; et je souffre moi-même — de penser combien, quand tu seras refroidi pour celle — que ton ardeur épuise aujourd’hui, combien alors — mon souvenir te torturera… Je t’en prie, dépêche-toi : — l’agneau implore le boucher : où est ton couteau ? — Tu es trop long à faire ce que t’a dit ton maître, — quand c’est aussi ce que je désire.

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